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Attaque contre les guichets TER : le droit à la mobilité remis en cause

En plein cœur de l'été, la Région choisit de porter un nouveau mauvais coup au service public ferroviaire. En effet, la SNCF vient de présenter, lors de son conseil social et économique du 8 juillet, à la demande de la Région, un schéma de distribution d'entreprise qui, au motif de réaliser de nouvelles économies de fonctionnement, prévoit de réduire les horaires d'ouverture des guichets des gares de la Région, sous couvert d'études de fréquentation non communiquées.


La quasi-totalité des gares régionales est frappée par cette décision inacceptable et brutale. Les conséquences vont être très lourdes pour les usagers, les agents SNCF, et plus largement, pour la cohésion du territoire.


Derrière ce que l’on présente comme une « réorganisation » ou une « adaptation de l’offre », se cache une réalité bien plus brutale : la suppression progressive d’un service public de proximité. Les guichets en gare, ce ne sont pas de simples points de vente. Ce sont des lieux d’information, d’orientation, d’assistance pour les personnes âgées, en situation de handicap, pour les scolaires, les précaires, pour tous ceux qui ne sont pas à l’aise avec les outils numériques ou qui ont besoin d’un contact humain. La Région, donneuse d'ordre en ce qui concerne le TER, va accroître la fracture d’accès aux transports publics, et donc à la mobilité, à l’emploi, à la santé, à la culture.


En prétendant que « tout se fait en ligne », on oublie (ou on feint d’oublier) qu’une partie importante de la population ne maîtrise pas les applications mobiles ou n’a pas accès facilement à Internet. On crée ainsi une fracture d’accès aux transports publics, et donc à la mobilité, à l’emploi, à la santé, à la culture.


On observe ainsi que selon le schéma présenté aux organisations syndicales, la quasi-totalité des plages d'ouverture sera réduite à compter du 1er novembre, y compris dans les gares les plus fréquentées ; dans de très nombreuses gares, les plages d'ouverture en semaine seront réduites à une matinée, à divers jours, tels le jeudi par exemple, alors qu'elles étaient jusqu'ici ouvertes tous les matin ou toute la journée, 5 guichets ferment purement et simplement.


Les conseillers régionaux de gauche et écologistes protestent vivement contre ce mouvement, sans rapport, ni avec la hausse de fréquentation observée depuis plusieurs années, ni avec les besoins de mobilité, ni avec les difficultés avérées d'une partie non négligeable de nos concitoyens avec les services dématérialisés


La méthode employée par la majorité régionale, qui impose ces fermetures sans concertation ni véritable information des conseillers régionaux, n'est respectueuse, ni des personnels, ni des usagers du service public ferroviaire. Le motif invoqué (les économies à réaliser) ne tient pas dès lors que la majorité refuse par ailleurs d'actionner le levier fiscal mis à sa disposition avec le versement mobilité régional qui permettrait d'obtenir près de 80 millions de recettes supplémentaires.


Surtout, ces mesures auront des conséquences désastreuses, pour les agents concernés tout d'abord, puisqu'elles devraient aboutir à la suppression de 40 postes, auxquels il faut ajouter 37 intérimaires. Elles rendront l'accès au service plus difficile pour des usagers qui d'une part peuvent connaître des freins avec l'usage des services de vente sur internet, et qui, par ailleurs, ont aussi recours aux agents de guichet pour obtenir des informations, se faire échanger des billets, ou exercer leur droit à réclamation. Enfin, elles vont à l'encontre du développement nécessaire du train, moyen de transport le plus vertueux sur le plan environnemental, dans notre Région, en particulier pour les gares rurales concernées par ce plan d'austérité. C’est un nouveau coup porté au transport ferroviaire après la hausse des prix votée par la majorité régionale, la mise en place d’un nouveau tarif de bord élevé, le doublement du prix du titre unitaire dans les transports interurbains. En demandant à la SNCF de procéder à ces coupes sombres, la majorité régionale de M. Bertrand déraille à nouveau.


Nous, élus de gauche et écologistes à la Région, appelons les usagères et usagers à se mobiliser avec les syndicats de cheminots et les associations pour le maintien et le développement d'un service public ferroviaire accessible et inclusif dans tous les territoires de notre grande Région. Nous lançons un appel à tous les élus qui vont voir leurs territoires touchés par la fermeture des guichets à converger au sein d'un collectif pour le maintien de la présence humaine dans nos gares TER.


Signataires :


● Karima DELLI, conseillère régionale, membre de la commission transports, Présidente du Groupe Pour le Climat Pour l’Emploi (PCPE)

● Sarah KERRICH-BERNARD, conseillère régionale, Présidente du Groupe Gauche Républicaine et Écologique (GRE)

● Héloïse DHALLUIN, conseillère régionale, membre de la commission transports

● Sandrine GOMBERT, conseillère régionale, membre de la commission transports

● Julien POIX, conseiller régional, membre de la commission transports


● Bernard BAUDE, conseiller régional

● Martial BEYAERT, conseiller régional

● Yannick BROHARD, conseiller régional

● Cédric BRUN, conseiller régional

● Élodie CLOEZ, conseillère régionale

● Alexandre COUSIN, conseiller régional

● Jennifer DE TIMMERMAN, conseillère régionale

● Zahia HAMDANE, conseillère régionale

● Thomas HUTIN, conseiller régional

● Marie-Ange LAYER, conseillère régionale

● Roxane LUNDY-LUCAS, conseillère régionale

● Serge MARCELLAK, conseiller régional

● Loïc PEN, conseiller régional

● Catherine QUIGNON, conseillère régionale

● Nicolas RICHARD, conseiller régional

● Margaux ROUCHET, conseillère régionale

● Samia SADOUNE, conseillère régionale

● Benjamin SAINT-HUILE, conseiller régional

● Marianne SECK, conseillère régionale

● Benoît TIRMARCHE, conseiller régional

● Marine TONDELIER, conseillère régionale

● Katy VUYLSTEKER, conseillère régionale

 
 
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